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L'Iranian Students News Agency

L'Iranian Students News Agency (ISNA) est une agence de presse étudiante pami les plus grandes du monde. Créée il y a à peine un an et demi, elle a déjà acquis un fort crédit en Iran, pour la qualité de ses informations. Nous avons visité son bureau principal, comprenant environ 100 personnes, à Téhéran, et fait la rencontre de Hussein Ban Salaam, un des membres de l'agence.

 

Fonctionnement de l'ISNA

Afin de produire ses informations, l'ISNA dispose de différents services : l'international, les nouvelles scientifiques, économiques, sociales, et les affaires étrangères. Chacun travaille indépendamment, sur le même principe : 50% des informations proviennent des correspondants de l'ISNA, les 50% restants viennent de fax d'autres organisations, après vérifications, ou des autres bureaux provinciaux de l'ISNA, qui remontent des informations locales.

Chaque service dispose de 4 correpondants qui travaille du matin jusqu'au soir et qui sont étudiants. Afin de pouvoir concilier études et ISNA, ces étudiants ont souvent un emploi du temps aménagé qui leur permet de consacrer du temps à la recherche d'information. Celle-ci se fait principalement via des interviews directes enregistrées sur dictaphone ; ces informations sont ensuite mises au propre sur papier puis transmises au bureau d'édition du service correpondant.

Le bureau d'édition est chargé d'effectuer un premier tri parmi ces nouvelles et de vérifier leur véracité (en appelant directement la personne ayant été interviewée par exemple). Cet aspect "vérification de l'exactitude des informations" est primordial, et c'est ce qui assure le crédit d'une agence de presse.

En dernier lieu, les informations passent entre les mains de l'éditeur en chef attaché au service, qui aura le dernier mot quant à leur publication sur le site Internet de l'ISNA (uniquement en farsi - version anglaise prévue d'ici un an). Ce site met gratuitement à disposition les informations collectées, et beaucoup de journaux iraniens viennent y puiser pour écrire des articles. Une autre part importante des visites - environ un million par jour !, provient de la diaspora iranienne, principalement américaine. De plus, toutes les archives sont aussi consultables directement sur le site.

Pour parler un peu chiffres l'ISNA a un budget annuel de US$ 20.000 pour son équipement, notamment informatique, et de US$ 72.000 pour son fonctionnement. Lequel budget est supporté à hauteur de 10% par le gouvernement, et de 90% par elle-même (en fait, l'ISNA fait parti d'une ONG plus importante qui apporte les fonds).

L'ISNA et la régulation de la presse en Iran

Une question qui nous brûlait les lèvres était bien évidemment celle de la censure, dans un état comme l'Iran réputé pour ses restrictions en tout genre. A titre d'exemple, dire du mal du guide religieux, l'ayatollah Khameni, est passible de la peine capitale. Et plusieurs journalistes et caricaturistes croupissent en prison pour avoir osé douter du bien fondé de son pouvoir. L'Iran est en effet bien connu en Occident pour être une "prison à journalistes". Tout cela est confirmé par Hussein, qui rajoute aussitôt que les seuls journalistes emprisonnés sont ceux ayant dénoncé ouvertement le pouvoir, sans respecter les valeurs de base du journalisme - que l'on peut aussi considérer comme des limitations. Une information que nous ne pourront bien sûr pas vérifier...

En fait la création d'une telle agence est plutôt simple : elle consiste simplement en l'envoi d'un document attestant de sa création au Ministry of Guidance and Culture (institution chargée de réguler les publications et de s'assurer qu'elles restent conformes aux valeurs idéologiques en vigueur), lequel envoie en retour une confirmation et un papier décrivant les limitations imposées à l'agence, les fameuses règles islamiques du gouvernement. Le problème est alors de savoir la marge de manoeuvre dont dispose l'agence en matière de publications.

Hussein nous a assuré que son agence jouissait d'une grande liberté d'action, et le but de l'ISNA était de parler de la réalité, avec le moins de limitations possibles. Ce qui conférerait à l'agence une relative immunité est le fait d'être très visible au plan médiatique et de ne jamais prendre parti, au contraire des journaux qui sont bien souvent engagés. C'est-à dire cibler toutes les factions, parler aussi bien des conservateurs que des réformistes, bref seulement refléter la réalité.

La réalité, mais la réalité à l'intérieur d'un domaine bien circonscrit par 4 principes inébranlables : les valeurs islamiques, la loi constitutionnelle, l'interdiction de détruire des convictions, et l'interdiction de détruire l'image d'une personne. Des limites plutôt floues, qui se prêtent facilement à des interprétations variées. Mais Hussein nous informe que l'on peut facilement parler de n'importe qui, sauf bien sûr les inattaquables Khameni, le guide religieux et Khatami, le président. Cela dit, certains journaux prennent la liberté de critiquer Khatami, car ce dernier a déclaré lors d'un discours : "tout le monde peut être critiqué".

écouter Hussein parler des restrictions liées à la religion (en anglais)

Une conception différente de la démocratie ?

L'Iran prétend à vouloir évoluer vers une démocratie, tout en gardant un pouvoir religieux. Ce qui amène la question : est-ce compatible de vouloir une démocratie controlée par un pouvoir issu de l'Islam ? A cela, Hussein répond que c'est tout à fait envisageable, sans avoir à devenir un état laïque comme en Turquie. Seulement, la démocratie résultante ne serait pas forcément la même que nos démocraties européennes. Son idée de la démocratie est simplement que les gens puissent influer sur leur destin. En fait, certaines des libertés dont nous jouissons en France ne sont pas forcément perçues comme positives ici. Notamment en ce qui concerne la situation de la femme, question épineuse bien entendu, car qui voudrait qualifier de démocratie un état qui considère une femme comme une moitié d'homme vis à vis de la loi ? (les femmes, en dehors du port du voile, ont des restrictions quant aux emploies qu'elles peuvent exercer, et il faut 2 voix de femmes pour égaler une voix d'homme lors d'un témoignage au tribunal). Ainsi la loi islamique iranienne qui oblige le port du voile dans les endroits publics est interprétée par Hussein - et par beaucoup d'autres iraniens, comme une protection de la femme contre le désir des hommes. Inutile de préciser alors que nos "libertés" vestimentaires passent pour abusives ici !

écouter Hussein parler de la démocratie en Iran (en anglais)

En tout cas, Chach n'arrivera pas à lui faire admettre que la femme est traitée comme un être inférieur ici, et que surtout elle en souffre !

On ne saura pas si les idées de Hussein étaient vraiment les siennes, car notre interview a eu lieu dans un lieu officiel, son propre lieu de travail qui plus est. L'image qui en est ressortie ressemblait quand même beaucoup à une vision soumise et polissée du gouvernement actuel. A le croire - et pourquoi pas après tout ?, la presse iranienne ne se porterait pas si mal, et la tendance serait en progrès, ce que les optimistes garderont comme conclusion.

Romain

 



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