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portrait marek

Marek

Tout en longueur, des yeux brillants et de longs cheveux bruns ondulés, Marek arrive vers nous en riant. Ce jeune homme de 25 ans est un ancien étudiant en philosophie et en esthétique. Il s'acquitte en ce moment de son obligation envers l'Etat : il a choisi, comme beaucoup d'autres jeunes slovaques, de faire son service civil plutôt que de partir sous les drapeaux. Il travaille donc pour un organisme dépendant de l'UNICEF, qui propose une ligne gratuite d'écoute et de dialogue pour les enfants maltraités ou en détresse.


Nous allons ensemble boire qui une bière, qui une Becherovka, chez Ali Baba, petite baraque quelque part dans le campus.
Marek réside toujours dans la grande cité universitaire, véritable petite ville (15 000 étudiants y habitent) à quelques kilomètres de Bratislava. C'est la sixième année qu'il habite là. Avant de venir faire ses études à Bratislava, il habitait dans une petite ville avec ses parents, orfèvres, dans la grande maison de son grand père, selon le modèle familial traditionnel slovaque (qui tend bien sûr à disparaître): toute la famille vit ensemble, trois générations réunies sous le même toit. Dans la cité universitaire, Marek n'a pas vraiment de chambre fixe, jouant à cache-cache avec l'administration pour parvenir à s'y loger sans payer trop cher. Ce n'est pas un problème, puisqu'ici tous les étudiants s'entraident, quitte à habiter parfois à 5 dans la même chambre. Marek déplace simplement son sac à dos d'une chambre à l'autre.
'Parfois, nous avons l'impression de vivre comme des rats ici'
nous confie-t-il.
Nous venons de rentrer dans sa chambre, il fait nuit. En allumant la lumière, nous avons juste le temps d'apercevoir les cafards, trop nombreux, se réfugier sous les meubles. Car les conditions sanitaires des étudiants laissent un peu à désirer, par manque de moyens. En fait, l'ensemble des bâtiments a été construit il y vingt ans avec l'idée qu'ils serviraient pendant une dizaine d'année maximum. Aujourd'hui, aucune construction n'est prévue Certains blocs ont été construits sur une décharge, et les risques d'affaissements sont réels.
Pourtant les étudiants du campus ont le sourire. La nuit retentit de musique, de cris et de rires. Les nombreux petits bars et snacks ne dépeuplent pas. Marek, même s'il reconnaît que la vie étudiante en Slovaquie s'apparente à de la survie, dit qu'il est heureux, et son sourire en témoigne. Le manque d'argent ne l'empêche pas de voyager: il se déplace en stop et trouve des petits boulots sur place.
Surtout, Marek savoure la liberté nouvelle que le ' Break ', c'est à dire la chute du Mur en 1989, a redonné aux Slovaques. 'Pendant la période soviétique, c'est vrai qu'il y avait beaucoup moins d'inégalités. Tout le monde vivait ensemble, les Gitans par exemple n'étaient pas marginalisés comme aujourd'hui. Beaucoup de gens se retrouvent aujourd'hui sur le carreau. Le seul avantage, mais qui est énorme pour nous tous, est que maintenant nous sommes libres. Je peux sortir du pays si je le veux, je peux faire moi-même les choix qui me concernent. Je me sens bien. Mais c'est vrai que beaucoup de personnes de la génération précédente éprouvent du ressentiment, parce qu'ils ont travaillé toute leur vie et que le nouveau système libéral qui se met en place a supprimé les retraites publiques, sans rien mettre à la place par manque de moyens.'
Marek termine son service civil en février. Il ne sait pas ce qu'il va faire après, ses diplômes ne lui permettant que d'être professeur en université, ce qui ne lui plaît pas plus que ça. Mais ça ne l'inquiète pas. Il travaillera peut-être en Slovaquie, voyagera sûrement...en tout cas nous l'attendons à Paris en mars, pour qu'il vienne nous réjouir des rayons de soleil qui s'échappent de ses éclats de rire et de sa guitare.

Chach.

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